Les crises écologiques, économiques et sociales risquent de nous amener à un désastre. Quelles en seraient les causes et comment l’empêcher ? Voici les questions que se sont posés les coréalisateurs militants Mélanie Laurent et Cyril Dion. « Demain » est un documentaire réalisé en 2015 qui met au grand jour certains aspects de notre société qu’il nous faut modifier afin d’éviter un crash de notre société. Accompagnés de leur équipe, ils ont parcouru 10 pays dans le but de montrer les solutions en racontant pleins d’expériences remplies de positivité et d’espérance.
Ce documentaire m’a vraiment ému par sa simplicité et sa pertinence. Tout le monde peut en comprendre le sens. Je vous conseille fortement d’aller le regarder. J’espère que cet article vous donnera l’eau à la bouche.
Tout s’accélère et se déroule plus vite qu’auparavant. Nous avons 20 ans au maximum pour changer totalement. Voici le chalenge lancé en 2015 par le professeur en biologie de l’université Berkeley de Californie, Tony Barnovski.
20 ans pour changer… Mais par où commencer ?
1 La nourriture
Autonomie alimentaire
Le début de l’expédition mène l’équipe à Détroit au Michigan. Cette ville a vu chuter sa population de 2 millions à 700’000 personnes suite aux différents crash économiques. Une grande partie de ceux qui sont restés, sont des familles à faible revenu. Le prix de la nourriture ne faisant qu’augmenter, les habitants ont décidé de produire eux-mêmes. 1600 fermes urbaines ont vu le jour dans toute la ville.
La ville Todmorden en Angleterre montre une même dynamique locale. Avez-vous déjà entendu parler du mouvement “Les Incroyables Comestibles” ? Son objectif est de créer une offre gratuite de légumes à partager par tous. Ils œuvrent pour une autonomie alimentaire durable, saine et locale en intégrant les citoyens dans la production. C’est bien plus que de simplement planter aux coins des rues, c’est aussi créer un réseau et former la population à propos d’une question vitale : comment produire à manger ? L’industrie n’est pas le seul moyen de se nourrir. Le peuple le fait beaucoup mieux.
Mais est-ce que l’agroécologie peut nourrir le monde ?
L’intervenant Olivier de Schütter, rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation auprès des nations-unies, nous explique la situation. Pour commencer, il faut savoir que 70 à 75% de la nourriture mondiale provient des petits agriculteurs. Les grosses industries servent à nourrir le bétail et l’agro-carburant, pas la population. Cela montre bien que l’agroécologie fonctionne. Actuellement, les gouvernements sont du côté de l’industrie car ils veulent garder une paix sociale en minimisant le coût de la nourriture. En France, 12% au maximum du revenu sont destinés à se nourrir alors qu’il devrait être de 25-30% pour satisfaire les producteurs et être à sa juste valeur.
Le pétrole dans l’agriculture
De plus les gouvernements veulent également protéger leurs entreprises sur le marché mondial. C’est pour ces raisons qu’on ne veut pas changer de modèle alimentaire. Les principales à bénéficier de cette agriculture sont les entreprises pétrolières. Elles permettent d’utiliser les machines, de produire les pesticides et de transporter la nourriture, soit tous les maillons de l’industrie. Sans pétrole, nous serions obligés de recourir à l’agroécologie.
Voici la chaîne des répercussions de l’agriculture industrielle par Cyril Dion :
Tout simplifier nécessite l’utilisation de machines. On déforeste pour pouvoir produire des monocultures. Les sols en deviennent malades. Les plantes le deviennent aussi et sont donc plus vulnérable aux attaques des insectes et des champignons. Donc on utilise des pesticides, des herbicides, on plante des OGM qui rendent les animaux et les gens malades.
La permaculture
Le voyage se poursuit vers la ferme du Bec Hellouin, un modèle en permaculture normand. Cette ferme n’utilise aucune source de pétrole dans son exploitation alors qu’en agriculture industrielle il faut 12 calories d’énergie fossile pour produire 1 calorie dans notre assiette. Elle affiche grâce à ces techniques des rendements extraordinaires !
Son créateur Charles Hervé-Gruyer, engagé dans la protection de l’environnement depuis plusieurs décennies nous explique son succès. Il faut tout d’abord comprendre que le but d’une plante n’est pas seulement de produire mais elle doit aussi participer au bon fonctionnement de son écosystème. Ils nous révèlent ses trois principes :
- Avec les mains on peut faire des choses qu’avec des machines on ne peut pas ; soigner le sol par exemple
- Diversifier les cultures
- Associer les cultures entre elles
La permaculture est-ce productif ?
Le résultat est surprenant. La 3ème année, c’est 54’000 euros produits sur 1000m2. Il faudrait plusieurs hectares à l’agriculture conventionnelle pour atteindre le même revenu. Il y a 1,5 milliards de personnes qui cultivent sans pétrole dans le monde. Grâce à la permaculture, on pourrait gagner 3 à 4 fois en productivité. Cela pourrait suffire à nourrir 10 à 12 milliards de personnes d’ici vingt ans à condition que l’on ne consomme pas trop de viandes. Pour cela, il faudrait ouvrir des millions de petites fermes proche des villes. Il y a bien d’autres effets réjouissants ! En voici les principaux :
- Crée beaucoup d’emplois
- Régénère les écosystèmes
- Stocke du CO2 dans les sols
- L’agriculteur gagne mieux sa vie
- Produit de la nourriture saine
Le système conventionnel est loin d’être efficient, moral et vivable. Réduire la distance de transport, augmenter la participation de chacun à sa production, changer le modèle d’agriculture en permaculture, augmenter notre autonomie alimentaire, tous combinés, ces modèles sont durables et profitables pour tous.
Mais que devons-nous faire ? Manger bio, moins de viandes certes, mais aussi cultiver dans son jardin ou en s’associant dans son quartier et se former en permaculture.
2 L’énergie
Les énergies fossiles sont indispensables à notre société actuelle. Nous les utilisons à tous les niveaux, pour nous nourrir, pour nous chauffer, dans le transport… Selon Jeremy Rifkin, spécialiste en prospective économique et scientifique, toute notre civilisation repose sur les énergies fossiles. Si notre source d’énergie ne change pas, le climat va continuer à changer. Cela impactera plus le cycle de l’eau qui entraînera une augmentation d’évènements plus en plus violents. Les écosystèmes s’épuisent. Il faut remédier à cette situation.
Les villes
Au Danemark et plus particulièrement dans sa capitale, Copenhague, les émissions de carbone ont été réduites de plus de 40% par rapport à 1995. Voilà ce que nous certifie le maire en charge de la planification urbaine et de l’environnement Morten Kabbel. Pour réussir ce progrès, la ville n’a pas hésité à revoir sa consommation en énergie fossile. 1 milliard d’euros ont été investi dans l’éolien. Le charbon a été banni. Les entreprises à charbon ont été changées en usine à gaz produit par biomasse. Cela permet, grâce à la récolte de déchets végétaux et de fumiers, de créer de l’énergie pour 1,3 millions de foyers.
Le gouvernement n’a pas été le seul acteur dans ces projets. Les citoyens ont également investi dans les éoliennes. C’est une alternative d’investissement plus intéressante qu’un compte bancaire, allant jusqu’à 6-7% de rendement dans leur cas. Un autre exemple est l’isolation des bâtiments. Bien entendu, cela demande un gros investissement mais le coût de chauffage diminue grandement. Pour Monsieur Kabbel, 65 euros par mois pour 100m2 alors qu’en France la moyenne est de 175 euros.
Les transports
Pour réduire l’impact des transports, l’accès aux pistes cyclables et aux transports en commun a été favorisé. En 2015, 20% de la population vont au travail à pied, 26% en vélo et 21% en transports en commun. Leur but est d’arrivé à 75% de la population d’ici 2025. Lorsque l’on invite les gens aux transports durables, ils les choisissent. En plus d’être bon pour l’environnement et la pureté de l’air, cela influence également le comportement des citoyens et leur style de vie.
D’autres modèles
Le Danemark n’est pas le seul pays à prôner la transition énergétique. L’Islande par exemple, produit 100% de son énergie de manière renouvelable grâce à l’énergie hydraulique et géothermique.
De l’autre côté du monde, L’île de la Réunion est à 35% d’énergie renouvelable mais leur développement avance vite. Le but est d’atteindre les 100% à l’horizon de 2030. Un concept étonnant et atypique de leur part est d’utiliser la main d’œuvre de prisonniers. Les détenus travaillent et sont formés à l’agriculture ainsi qu’au panneaux solaires ce qui est aussi bénéfique pour leur réinsertion. Voilà un bon compromis Win-Win !
Selon Thierry Salomon, Ingénieur énergéticien et président de l’association négaWatt, la provenance de notre énergie n’est pas l’unique problème. La consommation d’énergie doit également être réduite. Un écran dans un métro parisien consomme l’équivalent de 2 familles à l’année. 50 à 60% de l’énergie pourrait être évitée. En France, il faut 2 centrales nucléaires rien que pour alimenter les appareils en veille. Un exemple encore plus ahurissant : 1 avatar de jeux vidéo consomme autant d’énergie que 40 éthiopiens…
3 Notre modèle économique
Notre modèle économique est basé sur une croissance obligatoire. Sans croissance, le système actuel s’effondre. D’après Pierre Rabhi, agro écologiste et écrivain, il s’agit de l’aberration de notre société. On voit la Terre comme un simple tas de ressources. Tout passe par l’accumulation. La vraie question consiste à comment créer de la richesse et de l’emploi sans détruire la planète.
Pocheco
Le chemin de nos deux coproducteurs les amène à Lille où une surprenante entreprise a vu le jour. Il s’agit de Pocheco, une entreprise prônant l’économie cyclique en produisant des enveloppes et autres dérivations du papier. Son PDG Emmanuel Druon est convaincu de l’efficacité économique à produire respectueusement de l’environnement. A son avis, L’entreprise capitaliste est infectée par l’obligation de rémunérer des actionnaires. A Pocheco, il y a peu de différences salariales, pas de salaires exorbitants. Cela permet d’investir continuellement dans l’entreprise. Il ajoute que l’industrie doit revoir sa façon de procéder. Elle détruit la matière, la transforme pour produire divers objets et cela finit en déchets que l’on jette. Au contraire, l’entreprise de demain devra récupérer de la matière première. L’utiliser et la transformer grâce à l’énergie renouvelable en créant des produits durables qui pourront être recyclés afin de rentrer dans un cycle circulaire sans déchet.
Voici certaines caractéristiques innovantes de Pocheco :
- La matière première : 1 arbre coupé = 4 arbres replantés
- Emballages : des bobines sont utilisées pour minimiser le packaging et faciliter le travail d’emballage.
- Les encres : à base d’eau et de pigments naturels : pas besoin de produits chimiques pour nettoyer la machine. Eau et savon de Marseille suffisent.
- Cycle de L’eau : l’eau de nettoyage est récupérée et filtrée dans une zone où du bambou pousse. N’étant pas toxique, l’eau est purifiée par les bactéries accompagnant les racines de bambou. Résultat, seul du bambou pousse et il est ensuite utilisé pour chauffer en partie le bâtiment.
- Chauffage : bambou, déchets de palettes broyées et une pompe à chaleur fournissent l’intégralité des besoins de l’entreprise
- Toiture : récupère l’énergie solaire, bientôt éolienne, filtre l’eau de pluie pour les besoins de l’usine : sanitaire, nettoyage. Le toit végétalisé isole le bruit et il y a même une petite production de miel !
L’économie de Pocheco
Cela fait 20 ans que l’entreprise a commencé ses démarches écologiques. En 2015, cela représente un investissement de 10 millions d’euros. Un investissement conséquent certes mais très rentable. Avec ces démarches, ils ont économisé 15 millions d’euros, soit un profit de 5 millions d’euros en 20 ans. C’est sans compter tous les bienfais environnementaux !
Entreprendre est un moyen, pas une fin. Tous les systèmes ne sont pas faits pour évoluer éternellement.
La création de l’argent
Tout notre système économique dépend de la croissance. Notre croissance demande un besoin en argent continu. Mais une question demeure : qui crée l’argent ?
Marc Burton, chercheur à l’université de Bristol, nous explique le procédé. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la majorité de notre monnaie n’est pas créée par les banques centrales, et non… Il s’agit principalement de l’œuvre des banques privés. Vous n’imaginez pas à quel point c’est simple. Les banques créent de l’argent en faisant des prêts, voilà tout. Vous allez à la banque pour un financement quelconque. L’argent arrive sur votre compte et voilà la magie est faite ; de l’argent tout fraîchement créé.
Au Royaume-Uni, 97% de l’argent sont créés par les banques privées. En Europe ce ratio est à 85%. Le reste est créé par les banques centrales. Ce constat est alarmant. L’argent est créé par la dette et les intérêts financiers qui en découlent. Pour que notre système économique survive, il faut donc continuellement s’endetter…
« Celui qui a le pouvoir de créer la monnaie a le pouvoir de contrôler la nation » Thomas Jefferson
La diversification de la monnaie
Toutes les monnaies sont créées de la même manière. D’après l’économiste Bernard Lietaer, un monopole monétaire avec des intérêts ramène perpétuellement l’argent au sommet. Ce système bénéficie qu’à une faible partie de la population. De plus il est fortement instable. Tout comme dans la nature, un système économique a besoin de diversités pour le rendre plus résistant. Pour preuve, entre 1970 et 2015, il y a eu 145 crashs bancaires et 208 crises monétaires.
Selon l’économiste, nous avons besoin d’une diversification de la monnaie. Nous devrions en utiliser plusieurs :
- Une, à l’échelle de plusieurs pays comme l’euro
- Une, à l’échelle mondiale sans propriétaire
- Multitudes de monnaies locales
Ben Brangwyn, co-fondateur de Transition Network, se pose une question que nous devrions tous nous poser :
Qui a le droit d’imprimer des billets ?
Voici ce que nous présente Rob Hopkins, créateur du réseau : des villes en transition : Lorsque l’on achète un produit localement. L’argent vaut plus cher dans la communauté car il est réutilisé par celle-ci. Lorsque l’on achète des produits à une multinationale, l’argent s’échappe. Une monnaie locale permet de faire en sorte que l’argent reste dans la communauté.
Les monnaies locales
Pour en connaître plus à ce sujet, l’équipe à visiter plusieurs responsables de monnaies locales. La route les conduit à Bâle en Suisse. Et oui, la Suisse n’a pas que le franc comme monnaie nationale, elle a aussi le WIR. Il s’agit d’une monnaie complémentaire pour aider les PME (petite et moyenne entreprise) suisses. Le WIR a été créé il y a déjà 80 ans et aujourd’hui c’est plus de 60’000 entreprises qui participent à ce système. Selon Hervé Dubois, directeur de la communication de la banque WIR, pour qu’une monnaie locale fonctionne, il est nécessaire d’avoir un grand nombre d’interactions entre les acteurs où chacun est le client et le fournisseur des autres.
On pourrait se demander : qu’elle est la différence entre le WIR et une monnaie classique ? Après tout, elle est aussi créée par la banque sous forme de prêt. Il y a pourtant une belle différence. Lorsqu’une entreprise demande un prêt, elle a un faible taux d’intérêt à rembourser certes,. Mais l’argent gardé par la banque n’apporte aucun rendement ce qui permet de réduire le pouvoir de la banque sur la monnaie. De plus il n’y a aucun intérêt à devenir riche puisque l’argent ne peut qu’être utilisé dans le système. Un autre gros avantage d’une telle monnaie est qu’en cas de crise, elle diminue son effet et elle peut aider à relancer l’économie locale. C’est un avantage non négligeable.
Au Royaume-Uni, il existe déjà plusieurs monnaies locales. La plus rependue est la livre Bristol. Le directeur de sa banque, Ciaran Mundy, précise qu’une monnaie locale a besoin d’une grande diversité d’acteurs économiques mais aussi des instances publiques. Les communes doivent également accepter les impôts dans cette monnaie et l’utiliser à leur tour.
Interactions où l’argent reste dans la communauté
Le bienfait des monnaies locales n’est plus à prouver depuis longtemps. Il existe plus de 4000 monnaies complémentaires dans le monde. Mais pourquoi est-ce que le modèle n’est pas répété partout autour du globe ?
Plusieurs éléments de réponse sont présentés par certains membres de l’alliance Balle (Business Alliance for Local Living Economie). Leur mission est de créer des économies locales pour le bien de tous ses acteurs. Selon eux, les multinationales sont fortes pour créer de la richesse à une seule personne mais pour que la richesse soit distribuée à la population, il faut croître les entreprises locales. Soutenir ces entreprises est une erreur de nos politiques. Certes elles comptent des milliers d’emplois mais elles en détruisent bien plus. Pour chaque euro dépensé localement c’est 2 à 4 fois plus de jobs qui sont créés.
Judy Wicks, chef d’entreprise et co-fondatrice de Balle précise que les multinationales contrôlent les gouvernements. En tant que citoyen, nous pouvons changer cela en refusant d’acheter à ces compagnies. Mais il faudrait également changer les lois. Tout favorise les grandes entreprises. Elles payent moins d’impôts et ont la possibilité d’avoir des matières premières étrangères moins chères que ce qui se trouve localement même avec le coût du transport.
Mais comment changer les lois si les grandes entreprises influencent les gouvernements et le marché ?
4 La démocratie
Selon le dictionnaire Larousse, la démocratie est un système politique, une forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple. Mais est-ce que le peuple est toujours aux commandes ?
David Vann Rexbroul, historien, archéologue et écrivain explique que les citoyens ont perdu le contrôle sur le gouvernement de leur société. Une étude de l’université de Prinston montre que de nos jours, les Etats-Unis n’est plus une démocratie mais une oligarchie. Les buts politiques ne sont plus les mêmes que ceux du peuple. Les citoyens ont grand besoin d’une nouvelle forme de représentation.
Une nouvelle forme de représentation
De nos jours, au connait principalement une formule : les élections politiques. Mais il existe un autre moyen déjà utilisé par plusieurs gouvernements et bientôt aussi par la France : l’élection par tirage au sort. Des citoyens sont tirés au sort de manière à représenter l’entier de la population et participent d’une manière ou d’une autre aux décisions politiques. En plus de représenter directement le peuple, cette formule a déjà, dans la majorité des cas, montré un grand engouement de ses participants. Leurs buts, contrairement au gouvernement, sont liés aux restes de tous les citoyens et ils ont l’avantage de ne pas avoir les mains et les pieds liés, ni de subir une pression des entreprises.
La nouvelle constitution d’Islande
Prenons l’exemple de l’Island. Pendant la crise financière de 2008, alors qu’elle touche des milliers de personnes en Islande, plusieurs viennent manifester dans les rues. Ils manifestent pendant plusieurs mois devant le gouvernement et les banques. Au bout d’un moment, les membres du gouvernement et le chef de la banque centrale démissionnent et les banques ne sont pas sauvées comme aux Etats-Unis ou en Europe.
Afin de relancer le pays et d’éviter que les banquiers et les grandes entreprises répètent le même modèle, le 6 novembre 2010, 1000 citoyens sont tirés au sort. Il se réunissent dans le but de définir les grandes priorités du pays. 3 semaines plus tard, 25 d’entre eux sont élus pour rédiger une nouvelle constitution.
Une de ses membres, Katrin Oddsdottir, nous explique leur vision d’un bon gouvernement. Il faut rendre les personnes au pouvoir responsables de leurs actes. Le gouvernement doit être totalement transparent et il faut répartir les pouvoirs pour éviter la corruption.
Un modèle de démocratie régionale
Kuthambakkam est un village en Inde avec une démocratie particulière. L’ancien maire Tamil Nadu a bouleversé la politique en place en une démocratie participative. Voici quelques-unes de leurs spécificités :
- Le maire ne garde pas le pouvoir seul
- Les habitants se réunissent en une assemblée citoyenne pour prendre les décisions
- Tout le monde se sent impliqué et participe aux projets
- Même les bidonvilles sont remodelés et pas seulement par les pauvres, toutes les castres mettent la main à la pâte
- Tous les habitants travaillent pour la commune
- Ils mixent les différentes castres en formant des maisons mitoyennes. Cela permet de mixer les castres entres elles, ce qui est assez rare en Inde
Tamil Nadu affirme que chaque citoyen devrait faire de la politique. Quand ils ont du pouvoir, les citoyens créent une vraie démocratie.
5 Education
Le dernier domaine touche à l’éducation. Depuis plusieurs années, les scandinaves affichent les meilleurs résultats dans ce domaine. Pour comprendre les raisons, l’équipe de tournage visite une école publique à Helsinki. Le proviseur Kari Louhivuori les accueille. Il explique que leur système est très peu bureaucratique. Le maître mot est la confiance. Le ministère fait confiance aux autorités locales qui font confiance aux proviseurs qui à leur tour font confiance aux enseignants. Il n’y a pas de test entre les écoles. L’essentiel est de bien former les professeurs. Il faut leur donner toutes les armes nécessaires pour donner une bonne éducation. Dans cette école, il y a plusieurs professeurs par classe. Certains d’entre eux aident plus particulièrement les enfants avec de la peine.
Le lien professeurs-élèves
Toute leur façon de voir l’éducation est différente. Dans la cantine, les professeurs ne sont pas séparés des enfants. Ils mangent avec eux. Cela leur permet de tisser des liens mais en aucun cas de perdre leur autorité. Selon eux, le respect vient des compétences professionnelles et du respect. Il n’y a pas besoin de titre. Il est plus facile de gérer les problèmes de discipline quand on est proche des enfants et qu’ils savent que les enseignants leur veulent du bien. Les punitions n’aident aucunement. Les compétences sociales sont poussées en avant. Les enfants ont le droit de parler pendant les exercices. Ils s’entraident et apprennent ensemble.
Les écoles scandinaves affichent d’excellents résultats alors que les enfants vont une heure et demi de moins à l’école chaque semaine que chez nous. Cela représente 2000 heures de moins entre 7 et 15 ans.
L’éducation est une priorité. Changer un système scolaire est un processus complexe et demande beaucoup de temps. Il faut entre 10 et 20 ans pour changer l’éducation.
Ce documentaire est très complet. Il recueille une multitude d’informations en plus de celles qui figurent dans cet article. Je vous conseille vraiment de le regarder.
A retenir
1. La nourriture
- Relocaliser les fermes proches des habitants
- Changer le modèle industriel actuel en un modèle respectueux de l’environnement et productif comme la permaculture
- En tant que citoyen : privilégier un régime peu carné, biologique, local et cultiver soi-même ou dans une collectivité
2. L’énergie
- Ne plus être dépendant des énergies fossiles
- Faire une transition énergétique en faveur du renouvelable
- En tant que citoyen : créer des coopératives de production d’énergie
3. Le modèle économique
- Créer des monnaies locales
- Changer les lois pour favoriser le commerce local
- En tant que citoyen: boycotter les produits de multinationales
4. La démocratie
- Créer une autorité gouvernementale dont les membres sont des citoyens tirés au sort
- Donner des responsabilités aux citoyens
- Donner du pouvoir aux citoyens
5. L’éducation
- Créer un système basé sur l’échange, l’entraide et la camaraderie
- Diminuer la bureaucratie
- Cela demande du temps
Pour plus de détails sur le documentaire, les producteurs ou bien les intervenants, je vous laisse aller voir le site officiel.
Pour finir cet article je vous laisse avec les derniers mots de Cyril Dion.
“Peut-être que tout se résume à faire en sorte que les êtres humains fonctionnent ensemble. Il n’y a sans doute pas d’école parfaite, ni de modèle démocratique et économique parfait. Mais l’impression qu’on a vue se dégager de ce voyage, c’est une nouvelle vision du monde où le pouvoir n’est pas concentré dans une poignée de mains au sommet d’une pyramide mais où tout est relié, interdépendant, en réseau comme dans la nature. Un monde plus complexe où la diversité est notre véritable force. Où chaque personne, chaque communauté est plus autonome pour être plus libre. Où chacun a plus de pouvoir et plus de responsabilités. Un peu comme une cellule de notre corps qui doit être en bonne santé pour que notre corps fonctionne mais qui dépend aussi de toutes les autres. Ces personnes nous racontent une nouvelle histoire. Ils disent qu’il n’est pas trop tard mais qu’il faut nous bouger, maintenant, Demain”