La semaine passée, j’ai participé au Paléo Festival. Un festival se déroulant en Suisse, proche du Lac Léman. Pendant les festivités, je me suis vite rendu compte qu’il est beaucoup plus difficile de contrôler son empreinte festivalière. Boissons, nourriture, camping… Tout produit des déchets que l’on ne peut pas tous entièrement maîtriser. En effet, notre impact dépendra énormément de la politique écologique des organisateurs. Cependant le choix de nos actions nous permette de réduire notre empreinte écologique.
De plus en plus d’éco-festivals voient le jour. Malgré toutes les idées les plus “green” des organisateurs, un festival aura toujours un impact environnemental conséquent. Le simple déplacement d’une masse de festivaliers provoque de grandes émissions de gaz à effet de serre et une production de nombreux déchets.
Que pouvons-nous faire pour réduire notre empreinte en festival?
Plusieurs domaines doivent être compris pour permettre une réduction de son impact. Festival écoresponsable ? Consommation ? Comportement ? L’article suivant vous fera découvrir les démarches personnelles pour profiter de ces manifestations tout en préservant le mieux possible notre planète.
Qu’est-ce qu’un festival écoresponsable ?
Comment allier musique, jeux de lumière, consommation, foule et écologie ?
Voilà la question que se posent tous les organisateurs de festival avec une envie de diminuer l’empreinte de leur festival. Beaucoup de domaines sont à prendre en compte.
Les boissons et la nourriture :
- Les éco cup ou bien verres en plastique dur avec une consignation : ce type de verre est de plus en plus rependu dans les festivals. Ils permettent de limiter considérablement la consommation de plastique. Cette démarche est assez récente puisque le festival des Eurockéennes de Belfort a été un des premiers à l’inaugurer en 2007.
- L’alimentation et boissons, locales et bio : locales, car cette démarche permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et permet d’enrichir l’économie de la région. Bio, car cela réduira fortement les pressions sur la faune, la flore et les sols. De plus, la qualité n’en sera que meilleure !
- Favoriser les plats végétariens : dans certains festivals, il peut être compliqué de trouver de la nourriture végétarienne. En cherchant bien, on finit généralement par trouver une alternative qui nous convient. Heureusement, certains festivals commencent à favoriser les plats végétariens et demandent même à tous les restaurateurs d’en proposer. C’est tellement plus sympa d’avoir du choix plutôt que de se retrouver avec nos fidèles fallafels…
- Le choix des assiettes et des couverts : recyclables ? biodégradables? Voilà les meilleures options. En effet, il semble difficile d’avoir des consignations sur toutes les assiettes et couverts même si c’est bien possible ! La Fête des Vignerons se déroulant à Vevey, a choisi de consigné tout ce qui nécessaire à l’alimentation et à la boisson. C’est parfait pour limiter les déchets au maximum ! Ce modèle devrait être appliqué à toutes les manifestations festives.
- Le Tri : la plupart des festivals de nos jours recycle le pet, l’aluminium et le verre, si ce matériau est admis à l’intérieur de l’enseigne. Certains festivals proposent un système de compostage des déchets alimentaires mais également de tout le matériel biodégradable. Le Wood festival, en Angleterre, a recyclé en 2007 près de 85% de ses déchets. Quelle prouesse ! Bravo !!
L’énergie et l’eau :
Le choix de l’énergie : certains festivals arrivent à alimenter l’entier de leur scène en énergie renouvelable, généralement le solaire. Paléo festival, par exemple, s’est engagé depuis 2006 à utiliser que de l’énergie venant d’une source renouvelable. Economiser cette énergie est aussi un action entreprise par certains festivals.
L’eau : l’accès à l’eau potable doit être libre et gratuit. Plus besoin de tout ce pet et de dépenser des dizaines et dizaines de pièces dans du plastique que l’on jettera de suite.
Autres :
- Le transport : un système de navettes de trains ou autres doit être mis en place pour favoriser le déplacement des festivaliers. Welcome to the future à Amsterdam va jusqu’à mettre à disposition des vélos et grâce au superbe réseau de pistes cyclables dans la capitale, les visiteurs peuvent venir depuis la gare sans aucun impact !
- Favoriser la présence d’ONG ou de démarche en faveur du social et de l’environnement : Voilà ma raison pour pouvoir participer au Paléo festival. J’ai travaillé en tant que bénévole pour l’ONG suisse : Nouvelle Planète. Cette organisation a pour but de créer des projets durables dans les pays en voie de développement et aussi de permettre aux jeunes adultes et séniors de participer à un projet et d’aller porter leur aide directement sur le terrain. Pendant un festival, entre deux artistes, pensez à aller faire un tour vers les ONG. On y découvre souvent des réalités dont on ignore tout, ou bien, une nouvelle activité pour aider les populations, les animaux, l’environnement… les possibilités sont innombrables !La limitation des goodies(petits objets cadeaux, publicitaires) : Les goodies dans le festival doivent être si possible maintenus au strict minimum par le festival mais aussi par toutes les organisations ou restaurateurs. Lunettes de soleil, stylos, briquets etc. sont à éviter.
- Le choix du matériel réutilisable ou biodégradable : tente en tissus biodégradable ou récupérée ? Banc en boit venant d’une source renouvelable ? Décorations en matières recyclées ? Il y a de plus en plus de possibilités favorisant le Zéro déchet
Boissons et alimentation
Au Paléo, il est possible de prendre ses propres provisions dans le festival. Si c’est le cas, il est plus facile de bien les prévoir. Apporter sa propre nourriture et sa gourde permet de diminuer grandement l’impact sur l’environnement et sur votre porte-monnaie. Dans la plupart des cas, cette option n’est pas possible pour causes économiques et sécuritaires. Nous devons donc consommer tout sur place. C’est vrai que notre empreinte dépendra énormément des actions écoresponsables prises par les organisateurs mais nos actions ont également de l’impact.
Le choix de la nourriture
Ah les festivals ! En plus d’être une excellente place pour les danseurs, les rencontres et les amoureux de la musique, c’est aussi une place de choix pour la dégustation ! Des dizaines et des dizaines de différents stands ou foodtrucks de toutes origines ! Ah rien que d’en parler, ça me met l’eau à la bouche. On veut goûter de tout ! En cherchant bien, on peut trouver beaucoup de plats excellents ayant un faible impact environnemental :
- Végétarien : ce n’est pas nouveau, la viande a un impact négatif très nettement supérieur.
- Local : peu de trajet, diminue CO2.
- Bio : moins de pression sur l’environnement dû aux pesticides et autres procédés.
- Peu de déchets : si on le peux, éviter le plastique. Les autres matériaux seront plus facilement triés, compostés ou recyclés. Pensez à demander un moyen alternatif pour prendre votre plat comme par exemple demandez de le mettre dans une feuille d’aluminium si le plat le permet. Vous n’aurez qu’à la recycler par la suite !
Sur le marché, des kits de services sont disponibles. Quand on se les procure, on peut les prendre partout et toujours éviter les déchets inutiles. Ils ne se limitent pas seulement au festival !
Les boissons
La musique, la danse, la nourriture… il faut bien s’hydrater et se rafraîchir. Qui veut un soda ou une bonne bière fraiche ? Je ne vais pas faire de morale sur la consommation d’alcool car sans en abuser, de temps en temps, c’est parfait pour se vider la tête… Même quand il s’agit d’alcool, les propositions locales sont celles à favoriser, surtout concernant la bière et le vin. On est bien d’accord que si vous voulez passer aux cocktails et autres, ce sera plus difficile.
Pour toutes boissons, il faut éviter les pailles en plastique ou touillettes à tout prix. On les utilise dix minutes et Hop, à la poubelle ! Les sodas dans leur emballage en pastique sont également à éviter, pour l’environnement, mais aussi pour notre santé. Rien ne vaut de l’eau du robinet, si elle est potable bien sûr, pour vraiment s’hydrater et repartir de plus belle !
Si vous avez un sac avec vous et que le festival ne propose pas un recyclage efficient, il est également possible de ramener certains déchets pour les trier chez soi.
Comportement
Avant-festival
Pour réduire son impact, prendre un moment de réflexion et de préparation avant de partir est très important. Pour le transport : le train, le bus puis le covoiturage sont recommandés. En plus de diminuer l’impact, cela permet de retirer la mauvaise idée de prendre la voiture dans un état peu recommandable. Si le festival est loin de chez vous, vous serez plus reposé dans un transport publique qui ne requiert aucune concentration. L’option de dormir sur place est généralement disponible.
L’équipement est très important. Il faut penser à tout ce qui nous est utile pour diminuer notre consommation en festival par exemple une gourde, une serviette en tissu, des provisions. J’aime bien prendre des mélanges de fruits secs et de noix, c’est idéal pour ne pas devoir acheter un encas. Pensez à la météo ! Si vous prenez votre propre tenue de pluie, pas besoin de prendre celle qu’on vous offre en plastique ou de vous finir trempé. Cette préparation dépend de chacun, du festival, de la durée, du logement et autres.
Pendant le festival
Il ne faut rien laisser tomber par terre. Pour les fumeurs, des petites boîtes hermétiques peuvent être utilisées pour garder les mégots jusqu’à la prochaine poubelle. Même si on vous propose des articles gratuits, il faut résister à cette tentation éphémère qui nous apportera juste plus d’objets à gérer, à trier, à nettoyer, à jeter…
Au final, notre comportement ne doit pas être différent qu’à notre habitude. Prendre conscience de ce qui est autour de nous et décider des meilleures options durables. Cet objet est nécessaire ? Est-ce que j’en ai déjà un identique ? Vais-je le garder plus d’un an ? Voilà quelques exemples de questions à se poser. Il faut acheter et accepter ce dont on a réellement besoin.
Logement
Plusieurs possibilités sont généralement accessibles. Hôtel, Airbnb etc. font partie des logements hors festival. Un déplacement vers ces sites est nécessaire. Si le festival ne propose pas de transports publiques adéquats, ces solutions seront contraignantes. Personnellement, festival rime avec camping ! Ce sujet à part entière sera traité dans un autre article de ce blog mais pour résumer, voici les astuces basiques pour un camping respectueux de l’environnement :
- Trier ses déchets et ramener chez soi ce que le festival ne trie pas
- Faire ses provisions dans des bocaux ou autre pour limiter les déchets
- Choisir du matériel robuste qui sera réutilisable.
- Préférer les crèmes solaires et protections anti-moustique écofriendly
- etc
Les festivals sont une grande passion. Je peux y rester pendant des heures sans jamais m’arrêter de danser et de m’amuser. Je pense que malgré leur impact écologique, les festivals rassemblent des personnes venant de pays, de langues et de cultures différentes. Ces évènements ont joué un rôle important pour la paix grâce à la mixité des pensées, des cultures, des peuples. Cela a été démontré par Anne-Marie Autissier dans son livre: l’Europe des festivals: de Zagreb à Edimbourg, points de vue croisés.
Il est également important de s’amuser et de profiter de la vie. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit de notre plaisir et de notre consommation. Nous avons donc le devoir de faire des choix pour minimiser notre empreinte festivalière. Faisons de notre mieux !